Pour cette 8ème édition, le Festival 7.8.9 du Théâtre de Nesle présente quelques créations dramatiques, à l’atmosphère un peu dark. Je l’avoue ces créations me séduisent par leur audace. La pièce dramatique Le Sas nous parle de l’univers carcéral et des quelques heures avant la libération. Un seul en scène percutant, un texte brut, servi par l’interprétation généreuse de Juliette Bridier qui incarne ce personnage de femme brisée mais néanmoins résiliente.

Le Sas raconte les quelques heures, dans la cellule des partantes, qui séparent notre personnage de la liberté, cette liberté chérie, tant attendue et espérée depuis 16 longues années… Une liberté qui s’accompagne de peurs, car son humanité, notre personnage, a du la mettre de côté durant son long séjour en milieu carcéral.

Durant une heure et demie, ce seul en scène percutant nous plonge dans les affres de l’univers carcéral, les rapports avec les matones, les amitiés inattendues avec les autres détenues, mais aussi le corps. La prison déshumanise, et le corps suit, ainsi l’on apprend que de nombreuses détenues n’ont plus leurs règles durant leur détention, comme si le corps ne vivait plus, mais survivait. D’ailleurs si je ne me trompe pas, notre personnage n’a pas de prénom. Son histoire elle aussi comporte des mystères, l’on apprend qu’elle a tué son compagnon, sans en connaître les motifs.

La mise en scène minimaliste et presque immersive, signée Guy Calice, plonge immédiatement le spectateur dans la froide geôle de notre « partante ». La mise en scène est marquée par le travail du corps, par la force brute du texte de Michel Azama. Il me semble toutefois que la pièce aurait gagné en force en étant plus courte. Le rythme eut été plus rapide, haletant, plus en adéquation avec l’extrême dureté du milieu carcéral dépeint.

Cette femme pétrie d’angoisses parviendra t’elle à gérer l’intensité, presque violente de la liberté? Parviendra t’elle à négocier ce virage afin d’aller de l’avant? Elle qui a tant perdu durant ces seize années, ses enfants sont devenus adultes, sa mère est décédée. Quant à la famille qui lui reste, celle-ci paraît la blâmer eu égard à son crime qui a eu des répercussions importantes sur leurs vies. Nous ne saurons pas si cette liberté retrouvée sera promesse de bonheur, nous l’accompagnons seulement durant ce temps, cette parenthèse, dans Le Sas…

crédits photos: Aurélie Brunet Communication/Francis Melgolo

Une comédie dramatique, au thème engagé, à découvrir encore le dimanche 17 septembre à 16h, dans le cadre du Festival 7.8.9 au Théâtre de Nesle. N’hésitez pas à lire mon article sur la présentation de ce festival à la programmation audacieuse ici. 

Théâtre de Nesle

8 rue de Nesle

75006 Paris

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