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C’est avec passion et sensibilité que Lionel Cecilio nous présente son seul en scène, Voyage dans les mémoires d’un fou. Un moment de théâtre aussi intense que surprenant. Lionel Cecilio, auteur et interprète, allie une écriture finement ciselée et une présence scénique incroyable, embarquant le spectateur dans un univers fait de souvenirs et de fantasmagories. Avec un rythme lancinant, tel une berceuse des sens, ce spectacle relève de la performance artistique, une de celles que l’on n’oublie pas. Ne manquez pas cette pépite théâtrale, pour encore quelques dates au Théâtre Essaïon.

Un hymne à la folie du monde

Lionel Cecilio signe un seul en scène aussi riche en émotion, qu’étonnant. Voyage dans les mémoires d’un fou raconte la folie d’un homme qui sait que sa mort est proche, l’occasion d’utiliser les quelques heures qu’il lui reste afin d’écrire ses mémoires. Entre souvenirs et fantasmagories, le personnage se livre à un étonnant récit, alternant avec brio les moments d’émotion et les moments d’humour.

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Tour à tour, le spectateur voit donc défiler un médecin lunaire, un coach de boxe philosophe ou encore Einstein. Grâce à son écriture finement ciselée et à son charisme sur la scène, Lionel embarque immédiatement le spectateur dans son univers.

Ce seul en scène met en exergue un thème qui m’est cher, à savoir la difficulté à trouver sa place pour tout un chacun au sein de notre société dans laquelle tout est « normalisé », « standardisé ». Ce texte est une sorte d’hommage aux « différents », ceux qui ne veulent pas se laisser emporter par le courant. Ainsi le personnage n’aura de cesse d’être considéré comme différent, vu comme autiste par ses professeurs, ou encore poète par le monde du travail. Atteint d’une maladie qui sclérose son corps et l’oblige à se retirer du monde, celle-ci lui permettra d’écrire ses mémoires, rendant compte de la schizophrénie de la société dans laquelle nous vivons. Cette société qui ne cesse de parler de différences, et qui pourtant ne cesse d’étouffer la moindre velléité d’individualité.

« Je n’ai jamais aimé une vie réglée, des heures fixes, une existence d’horloge où il faut que la pensée s’arrête avec la cloche. (…) La rigidité de notre société et l’absurde de son bon sens supposé me font horreur. » Véritable poète et insoumis, le personnage m’a immédiatement charmée par son intelligence. « Malheur cette aridité de la civilisation qui dessèche et étiole tout ce qui s’élève au soleil de la poésie et du coeur! »

lionel-ceciliocrédits photos: Charlotte Spillemaecker

Ne manquez pas cette pépite théâtrale, le jeudi 13, les vendredis 7 et 14, les samedis 8 et 15 juin prochains au Théâtre Essaïon. Le spectacle dure 1h20. 

Théâtre Essaïon 

6 rue Pierre au Lard

75004 Paris

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