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Mama Khan est un merveilleux conte masqué, une invitation au voyage, à travers les âges, auprès d’une civilisation ancestrale, empreinte de chants et de cultures amérindiennes, au plus près de la vérité pure, celle de la nature. Mama Khan est un magnifique seul-en-scène, récompensé par le P’tit Molière du Meilleur Seul en Scène 2017. Créé, écrit et mis en scène par Khadija El Mahdi, ce conte lumineux vous transportera. À découvrir en ce moment au Théâtre La Croisée des Chemins.

« Je te connais. Et toi aussi je te connais. Je vous connais tous.
Dans mes mains vous êtes nés. 
Tous issus du même berceau sur lequel je chantais sans cesse… »

Mama Khan nait d’un rêve… Le rêve d’une petite fille qui souhaite éperdument renouer avec ses racines profondes. Oui, cette petite fille est bien née en ville, mais il y a quelque chose dans ses veines de plus fort, « le sentiment de liberté et d’infini qu’apporte l’immensité des paysages et des chants berbères. » J’aime ce postulat de départ, la raison d’être de ce personnage, car j’ai, moi-même un peu ce sentiment avec la Corse, en effet, même en étant née sur le continent, j’ai une force et une fierté qui, j’en suis persuadée, viennent en partie de cette terre insoumise.

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Portant la parole de mère nature, Mama Khan est porteuse d’une vérité universelle, d’enseignements ancestraux dont la modernité est pertinente encore aujourd’hui puisque sa parole s’inscrit dans la Nature. 

Khadija débute son seul-en scène par un regard, elle prend le temps de regarder chaque personne de son public, et c’est un regard qui en dit long. Un regard rempli de générosité, de sensibilité et d’intelligence. Un regard dont on se souvient. Puis, elle se métamorphose, sous nos yeux, en Mama Khan. Grâce à ce masque à la fois mystérieux et troublant (si j’ai une petite fascination pour les masques, ceux-ci me font également un peu peur…), créé par Etienne Champion, Mama Khan prend vie. Le créateur parle du masque en ces termes « une matière qui étonne et qui provoque l’émotion par sa capacité à exister, à faire croire à une vie. » Cette grand-mère au visage marqué par la vie, ses yeux si expressifs, c’est la nôtre, celle de l’humanité entière. À travers ses chants, ses anecdotes amérindiennes, ses fables, elle nous emporte. Son costume a lui aussi son importance, Joëlle Loucif, Plasticienne nous en parle ainsi « Lire un costume, lire une vie… Nudité au delà des formes, Transparence… »

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« Redonner la parole aux femmes, aux mères, aux grands-mères d’ici et d’ailleurs, d’hier et de demain. »

Mama Khan s’inscrit, dans ce projet des 13 grands-mères, dans une création ayant pour thème le féminin ancestral. En effet, elle était présente à la naissance du monde. Et depuis sa rencontre avec la grande tortue, elle marche sur son dos observant, écoutant, racontant toutes les histoires du monde. L’équipe du spectacle est, tout comme Khadija, animée par cette volonté de (re)donner cette parole aux femmes. Tel que l’évoque Jérôme Bertin, éclairagiste du spectacle, et animé par son amour pour les femmes, Mama Khan est un projet poétique et ambitieux, puisqu’il se composera de 13 opus, « J’étais naturellement heureux qu’elle me propose cette aventure, qu’elle me confie la création lumière de ce qu’elle allait faire naître sur scène pendant ces 13 prochaines années…, de mêler mon discours au sien, et ainsi de l’accompagner sur ce chemin qui doit l’amener aux 13 Mères. » Colette Kramer, maquilleuse et marionnettiste, est en totale osmose avec ce projet qui a pour pierre angulaire les cultures amérindiennes, et « tout l’amour que propagent les treize grands-mères partout sur cette planète. »

« Plonger dans l’océan immense,
Recevoir les savoirs ancestraux,
Revenir aux sources de la création »

En 2012, une première résidence nomade de création a eu lieu dans la réserve de Pine Ridge, dans le Dakota du Sud, pour recueillir contes et légendes. C’est sur cette terre que les récits de Mama Khan ont pris forme. Un deuxième opus, Mama Khan, le chant berbère de l’eau sera proposé à partir d’avril prochain, toujours au Théâtre La Croisée des Chemins. Vous pouvez lire l’article de ma douce complice Nathalie, Le petit monde de Natieak ici.

Cet opus, Mama Khan, le chant de la terre Lakota, est une ode à la nature, un seul-en scène poétique, qui m’a immédiatement fait penser au chant de Pocahontas, puisqu’il s’agit bien d’une démarche similaire, à savoir de « peindre aux mille couleurs l’air du vent… » À voir encore les mercredis 21 et 28 mars prochains à 19h30, au Théâtre La Croisée des Chemins. Ce spectacle est pour tous publics et dure 1h10. 

mama-khan-masquecrédits photos: Théâtre La Croisée des Chemins

Théâtre La Croisée des Chemins

43 rue Mathurin Régnier

75015 Paris

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