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Pour sa première édition qui s’est déroulée du 3 au 7 avril dernier, le Festival Format Court a proposé une programmation hétéroclite et riche en émotions. Lors de cette édition co-parrainée par Damien Bonnard et Philippe Rebbot, 7 programmes de courts-métrages étaient diffusés, j’ai eu la chance d’assister à la projection de samedi, au Studio des Ursulines (Paris 5ème). Un bel évènement pour les amoureux du cinéma et du court-métrage. 

Le court-métrage, une poésie de l’instant

Passionnée de cinéma depuis toujours, j’ai découvert le format court depuis peu, et je dois dire que je l’apprécie de plus en plus. Intense, il offre une véritable poésie de l’instant. Les six courts-métrages que j’ai visionnés ne dérogent pas à la règle, percutants, drôles et forts en émotions. C’est de la forme courte que tout s’élance, tout démarre, tout se réalise pour les auteurs…

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  • La Queue de la souris de Benjamin Renner (4’11) (2007) – Ce court-métrage d’animation présente une belle morale et de jolis dessins. Il a d’ailleurs été primé en 2008 en recevant La Poudrière Cartoon d’Or. La Poudrière est une école de cinéma qui propose des formations à la réalisation de films d’animation. Dans une forêt, un lion capture une souris et menace de la dévorer. Celle-ci lui propose un marché…

 

  • Listen de Rungano Nyoni et Hamy Ramezan (13′) (2014) – Bouleversant, ou dérangeant, ce court raconte l’histoire de cette femme vêtue d’une burqa qui vient au poste de police de Copenhague pour dénoncer son époux violent avec elle. Or, la traductrice qui lui est assignée ne traduit pas ses propos aux policiers. Oubliée, déconsidérée et surtout ignorée, une histoire poignante, d’une tristesse inouïe. Hamy Ramezan et Dominique Welinski (DW Productions) étaient présents à la fin de la projection, le réalisateur a pu parler de la genèse de son projet.

festival-format-court-listencrédit photo: Format Court

  • Valimo La Fonderie d’Aki Kaurismäki (4′) (2007) – Le plus déroutant. Sans parole, ce court-métrage met en scène des ouvriers d’une fonderie qui lors de la pause déjeuner regardent « La sortie de l’usine Lumière à Lyon » des Frères Lumière en 1895. Les interprétations sont donc multiples, un peu comme les livres dont vous êtes le héros, avec des fins au choix. Etonnant.

 

  • Avant que de tout perdre de Xavier Legrand (29’14) (2013) – Un de mes favoris de la sélection. Percutant. Vous connaissez peut-être la version longue, primée lors des derniers Césars, qui se nomme Jusqu’à la garde, avec les mêmes acteurs principaux. Léa Drucker incarne une mère courage, prenant la fuite avec ses enfants face à un époux violent. La peur est palpable, l’on est angoissé pour cette femme qui sans honte et sans pudeur n’hésite pas faire appel à ses collègues de travail pour l’aider dans sa fuite. Denis Ménochet inspire la peur au premier regard. Un sublime court-métrage, très intense, un grand moment de cinéma. N’hésitez pas à découvrir la critique du film (version longue donc) sur le blog de mon amie Dame Skarlette ici.

avant-que-de-tout-perdrecrédit photo: Culturebox 

  • French Kiss d’Antonin Peretjatko (19′) (2004) – Une comédie romantique rocambolesque, un court-métrage à l’esthétique très particulière et à l’humour très décalé. Un court qui ne laisse pas indifférent. Merde alors : écoute, dans la vie la chance ne passe qu’une fois, sauf si t’as de la chance : dans ce cas elle passe deux fois. Cependant pour toi elle ne passe qu’une fois. Alors faut causer à Kate l’Américaine, où est-ce qu’elle est ?

french-kiss-court-metragecrédit photo: coté court 

  • La Fugue de Jean-Bernard Marlin (22’20) (2013) – Lakdar, est éducateur dans un foyer pour mineurs délinquants à Marseille. Il s’occupe entre autres de Sabrina, une jeune délinquante qui doit répondre de ses actes devant la justice. Mon second coup de coeur de cette sélection. Le ton est juste, les mots crus, l’émotion intense. Adel Bencherif, que j’avais pu découvrir dans Un Prophète de J.Audiard (2009) brille par son charisme. D’une grande bienveillance envers Sabrina incarnée par Médina Yalaoui. Un très joli duo, une histoire poignante. Un très joli court-métrage primé par un Ours d’or à la Berlinale en 2013.

Un très joli moment de découverte pour la cinéphile que je suis. Que vous soyez néophyte ou passionné de longue date, ce Festival Format Court est une belle occasion de découvrir de très jolis moments de cinéma. 

Merci à Bandslovblogs pour sa confiance.

Studio des Ursulines

10 rue des Ursulines

75005 Paris

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