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« L’homme n’est pas séparé de la nature, ni de la mer. (…) Il n’existe pas d’êtres inférieurs ou supérieurs. Tout est lié. » (Jacques Mayol). L’Homme Dauphin, sur les traces de Jacques Mayol, de Lefteris Charitos, nous propose de mieux connaître cet aventurier, à savoir, son oeuvre, sa passion qui l’a inspiré, mais aussi sa vie privée. Un portrait riche de témoignages (avec ceux, rares, de ses enfants), sans complaisance, montrant toutes les aspérités de l’homme derrière le héros des profondeurs abyssales. Précurseur dans le domaine de la plongée en apnée (il a été le premier à descendre à 100 mètres de profondeur), il l’est aussi pour la cause écologique. 

Un précurseur dans le domaine de la plongée en apnée 

Pétri de diverses influences pluriculturelles, grâce à son enfance passée en Orient et ses nombreux voyages, Jacques Mayol possédait une grande ouverture d’esprit. Il passe sa jeunesse à Marseille, puis vivra un temps en Suède avec son épouse et leurs deux enfants, puis au Canada et à Miami. Ils divorceront quelques années plus tard. En 1957, sa rencontre avec le dauphin Clown, au Seaquarium de Miami, va l’inspirer. Il ira avec elle, plus loin dans passion pour la plongée, en s’inspirant d’elle. J’avoue avoir été particulièrement touchée par cette histoire, moi qui aime tant les animaux.

lhomme-dauphin-jacques-mayolcrédit photo: Mayol Family Archive

Fort d’un premier record en 1966, il est en effet le premier à plonger à 60 mètres en apnée, il réitère l’exploit en l’améliorant, en 1970, avec le record de 76 mètres. Et en 1976, il accomplit le superbe exploit qui marqua les esprits, à savoir celui des 100 mètres, puis des 105 mètres en 1983 à l’âge de 56 ans. En 1988, sort Le Grand Bleu, de Luc Besson, celui-ci est un très grand succès populaire, et enregistre 9,2 millions d’entrées en France. Heureux, mais aussi frustré par cette fulgurante popularité, l’aventurier des profondeurs, se sent comme dépossédé de son histoire. Seul à la fin de sa vie, il décide de mettre fin à ses jours le 22 décembre 2001 dans sa maison sur l’Ile d’Elbe. Il avait 74 ans.

lhomme-dauphin-photoscrédit photo: Daan Verhoeven

L’homme derrière l’aventurier des profondeurs abyssales

Ce film, aux allures de documentaire, nous permet d’en savoir plus sur Jacques Mayol. Comme beaucoup de grands génies, il sacrifia tout à sa passion, peu présent pour ses enfants, il finira dans une profonde solitude à la fin de sa vie. Tel que le souligne l’acteur Jean-Marc Barr qui prête sa voix à ce film comme narrateur, Jacques Mayol était un homme à la personnalité complexe « Le vrai Jacques Mayol était cent fois plus intéressant, avec bien plus d’aspérités que le personnage que j’ai interprété. » Jean-Marc Barr souhaitait, 30 ans après la sortie du Grand Bleu, célébrer le véritable Jacques Mayol qui avait été éclipsé par cette fable. Le témoignage de sa fille Dottie, m’a beaucoup touchée, si celle-ci paraît fière des exploits de son père, il semble qu’elle connaisse l’homme assez peu. J’ai apprécié l’authenticité de ce film et l’honnêteté intellectuelle qu’il dégage, en effet, il ne s’agit pas de faire l’apologie de Jacques Mayol, mais de montrer l’homme, dans toute sa complexité.

mayol-barrcrédit photo: Mayol Family Archive

Le film dépeint également la philosophie de Jacques Mayol qui sous-tend son oeuvre. Véritable amoureux de la nature, celui-ci pense que l’Homme et la Nature font partie d’un même Tout. « L’homme vient de la mer et a une responsabilité vis-à-vis de la nature » (J-M Barr). De plus, le film montre ses préparations, articulées principalement autour de sa pratique intensive du yoga. Cette partie m’ayant particulièrement intéressée, pratiquant moi-même depuis plusieurs années cette discipline. L’oeuvre de Jacques Mayol était de sensibiliser le public sur la nécessité de se reconnecter à la nature.

jacques-mayol-plongee-apneecrédit photo: Junji Takasago

N’hésitez pas à aller voir ce film à la fois poétique et authentique, sur l’histoire d’un homme charismatique ayant partagé sa vie entre la terre et l’eau, tout en nous sensibilisant à notre propre affinité avec la mer. 

Sortie Nationale le 30 mai prochain. Le film dure 1h20. N’hésitez pas à lire les critiques de mes complices sur leurs blogs respectifs Le petit monde de Natieak ici et Dame Skarlette ici.

crédit photo: Mehgan Heaney-Grier

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